Kinshasa, 27 octobre 2024 – L’Université Technologique Bel Campus (UTBC) a célébré, lors de la première session de l’année académique 2023-2024, le talent et l’engagement de ses étudiants en Sciences Agronomiques et Environnement. Les soutenances de mémoires, véritables moments d’échange et de partage, ont mis en lumière le haut niveau de formation dispensé au sein de cette faculté.
Des travaux de recherche au cœur des enjeux actuels
Les étudiants de Master 2 en Phyto et en Génie Assainissement, ainsi que ceux de L3 LMD en Sciences Agronomiques, ont présenté des travaux de recherche variés et novateurs.
Leurs études ont porté sur 4 des thématiques d’actualité telles que :
1. La gestion durable des ressources naturelles : un enjeu crucial pour l’avenir
La gestion durable des ressources naturelles, en particulier de l’eau et des sols, est devenue un enjeu primordial au niveau mondial. Face aux défis du changement climatique, de la croissance démographique et de l’intensification des activités humaines, il est plus que jamais nécessaire de trouver des solutions pour optimiser l’utilisation de ces ressources tout en préservant la biodiversité.
L’eau, une ressource vitale et limitée
L’eau est essentielle à la vie. Pourtant, elle est une ressource limitée et inégalement répartie à la surface du globe. La gestion durable de l’eau implique :
- La réduction des prélèvements: En optimisant les pratiques agricoles, industrielles et domestiques, il est possible de réduire considérablement la consommation d’eau.
- La protection des écosystèmes aquatiques: Les zones humides, les rivières et les lacs jouent un rôle essentiel dans le cycle de l’eau. Leur préservation est indispensable pour garantir la qualité et la quantité de cette ressource.
- La lutte contre la pollution: L’eau doit être protégée de toute pollution, qu’elle soit d’origine agricole, industrielle ou domestique.
- La coopération internationale: La gestion de l’eau est souvent un enjeu transfrontalier. Une coopération renforcée entre les pays est nécessaire pour garantir une gestion équitable et durable des ressources en eau partagées.
Le sol, un support de vie indispensable
Le sol est un écosystème complexe qui abrite une grande partie de la biodiversité terrestre. Il joue un rôle essentiel dans la production alimentaire, la régulation du climat et le cycle de l’eau. La gestion durable des sols passe par :
- La lutte contre l’érosion: Les pratiques agricoles intensives et la déforestation favorisent l’érosion des sols. Il est nécessaire de mettre en place des techniques culturales respectueuses des sols pour limiter ce phénomène.
- La conservation de la matière organique: La matière organique améliore la structure et la fertilité des sols. Il est important de favoriser les pratiques qui permettent d’enrichir les sols en matière organique, comme l’agriculture de conservation.
- La lutte contre la salinisation: La salinisation des sols est un problème majeur dans de nombreuses régions du monde. Elle peut être causée par l’irrigation excessive, l’évaporation et l’intrusion d’eau salée.
- La protection de la biodiversité des sols: Les sols abritent une grande diversité d’organismes vivants qui jouent un rôle essentiel dans leur fonctionnement. Il est important de préserver cette biodiversité.
Préserver la biodiversité : un enjeu indissociable
La biodiversité est le fondement de tous les écosystèmes. Elle fournit de nombreux services écosystémiques essentiels à l’humanité, tels que la pollinisation, la régulation du climat et la production alimentaire. La préservation de la biodiversité passe par :
- La création d’aires protégées: Les aires protégées permettent de préserver des habitats naturels et de protéger des espèces menacées.
- La restauration des écosystèmes dégradés: Il est possible de restaurer des écosystèmes dégradés par la plantation d’arbres, la remise en état des zones humides, etc.
- La lutte contre les espèces invasives: Les espèces invasives sont une menace majeure pour la biodiversité. Il est nécessaire de mettre en place des mesures de lutte efficaces pour limiter leur propagation.
La gestion durable des ressources naturelles est un défi majeur pour l’humanité. Elle nécessite une approche globale et intégrée, qui prend en compte les dimensions sociales, économiques et environnementales. En adoptant des pratiques plus durables, nous pouvons préserver nos ressources naturelles pour les générations futures.
2. Le développement de nouvelles techniques de production agricole : concilier productivité et environnement
Le défi majeur de l’agriculture moderne est de nourrir une population mondiale croissante tout en préservant les ressources naturelles et en limitant son impact environnemental. Pour y parvenir, le développement de nouvelles techniques de production agricole est essentiel.
Les enjeux d’une agriculture durable
L’agriculture conventionnelle, bien qu’ayant permis d’augmenter considérablement les rendements, a également entraîné des conséquences négatives sur l’environnement :
- Dégradation des sols: L’utilisation intensive de pesticides et d’engrais chimiques appauvrit les sols et les rend plus vulnérables à l’érosion.
- Pollution des eaux: Les produits phytosanitaires et les engrais peuvent contaminer les eaux souterraines et les cours d’eau.
- Perte de biodiversité: La simplification des paysages agricoles et l’utilisation de monocultures réduisent la diversité des espèces.
- Émissions de gaz à effet de serre: L’agriculture contribue aux émissions de gaz à effet de serre, notamment par le biais de la méthanisation des ruminants et de l’utilisation des énergies fossiles.
Des techniques agricoles innovantes pour un avenir durable
Pour relever ces défis, de nombreuses innovations voient le jour :
- Agriculture de conservation: Cette méthode consiste à minimiser le travail du sol, à maintenir une couverture permanente du sol et à diversifier les rotations de cultures. Elle permet de réduire l’érosion, de stocker le carbone dans le sol et de favoriser la biodiversité.
- Agriculture de précision: Grâce aux technologies numériques, il est possible d’adapter les pratiques agricoles à chaque parcelle, en fonction de ses caractéristiques spécifiques. Cela permet d’optimiser l’utilisation des intrants et de réduire leur impact environnemental.
- Agroécologie: L’agroécologie intègre les connaissances écologiques dans les systèmes de production agricole. Elle vise à créer des systèmes agricoles plus résilients, productifs et durables en s’appuyant sur la biodiversité, les cycles naturels et les interactions entre les différents éléments du système.
- Agriculture biologique: L’agriculture biologique exclut l’utilisation de produits chimiques de synthèse et privilégie les pratiques respectueuses de l’environnement. Elle contribue à préserver la santé des sols, de l’eau et de la biodiversité.
- Agronomie numérique: Les outils numériques permettent de collecter et d’analyser de grandes quantités de données sur les cultures, les sols et le climat. Ces informations peuvent être utilisées pour optimiser les pratiques agricoles et améliorer la prise de décision.
Les bénéfices d’une agriculture durable
Le développement de ces nouvelles techniques agricoles offre de nombreux avantages :
- Amélioration de la qualité des sols: Les pratiques agricoles durables contribuent à restaurer et à améliorer la santé des sols, ce qui se traduit par une meilleure fertilité et une plus grande résilience aux changements climatiques.
- Réduction de l’impact environnemental: En limitant l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais chimiques, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en préservant la biodiversité, l’agriculture durable contribue à atténuer les changements climatiques et à protéger les écosystèmes.
- Amélioration de la qualité des produits agricoles: Les produits issus de l’agriculture durable sont souvent de meilleure qualité nutritionnelle et gustative.
- Renforcement de la résilience des systèmes agricoles: Les systèmes agricoles durables sont mieux à même de faire face aux aléas climatiques et aux changements environnementaux.
Les défis à relever
La transition vers une agriculture durable nécessite de surmonter de nombreux défis :
- Changement des pratiques agricoles: La mise en œuvre de nouvelles techniques agricoles demande un investissement en temps et en compétences.
- Adaptation des politiques agricoles: Les politiques agricoles doivent être adaptées pour encourager les pratiques durables et soutenir les agriculteurs dans leur transition.
- Développement de marchés pour les produits durables: Il est nécessaire de développer des marchés pour les produits issus de l’agriculture durable et de sensibiliser les consommateurs à l’importance de choisir des produits responsables.
En conclusion, le développement de nouvelles techniques de production agricole est essentiel pour concilier productivité et respect de l’environnement. En investissant dans la recherche, en soutenant les agriculteurs et en sensibilisant les consommateurs, il est possible de construire un système alimentaire plus durable et plus résilient.
3. La lutte contre les maladies des plantes : un défi pour une agriculture durable
La protection des cultures contre les maladies est un enjeu majeur pour garantir la sécurité alimentaire et préserver la santé des écosystèmes. Cependant, l’utilisation excessive de produits phytosanitaires a des conséquences néfastes sur l’environnement et la santé humaine. Il est donc urgent de développer des stratégies de lutte alternatives, plus respectueuses de l’environnement.
Les enjeux de la réduction des phytosanitaires
L’utilisation massive de produits phytosanitaires entraîne de nombreux problèmes :
- Résistance des ravageurs: Les organismes nuisibles développent des résistances aux produits phytosanitaires, rendant ces derniers de moins en moins efficaces.
- Pollution des sols et des eaux: Les résidus de pesticides peuvent contaminer les sols, les eaux souterraines et les cours d’eau, mettant en danger la biodiversité et la santé humaine.
- Impacts sur la santé humaine: L’exposition aux pesticides peut provoquer des maladies à court et long terme, notamment des troubles neurologiques et endocriniens.
Des alternatives à l’utilisation des phytosanitaires
Pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires, de nombreuses stratégies peuvent être mises en œuvre :
- La lutte biologique: Elle consiste à utiliser des ennemis naturels des ravageurs pour les contrôler. Par exemple, on peut introduire des insectes prédateurs ou des micro-organismes pathogènes pour les ravageurs.
- La résistance variétale: La sélection de variétés de plantes résistantes aux maladies est une méthode efficace et durable pour réduire l’utilisation de pesticides.
- La rotation des cultures: En alternant les cultures, on perturbe les cycles de vie des ravageurs et on réduit la pression parasitaire.
- La protection intégrée des cultures (PIC): La PIC est une approche globale qui combine différentes méthodes de lutte (culturelles, biologiques, physiques et chimiques) pour réduire l’utilisation de pesticides tout en assurant une protection efficace des cultures.
- La surveillance: Une surveillance régulière des cultures permet de détecter les premiers signes d’infestation et d’intervenir rapidement, limitant ainsi les dégâts et réduisant la nécessité d’utiliser des produits phytosanitaires.
- Les bio-pesticides: Ce sont des produits de protection des cultures à base de micro-organismes (bactéries, champignons), de substances naturelles (extraits de plantes) ou de sécrétions d’insectes. Ils sont généralement moins toxiques pour l’environnement et la santé humaine que les pesticides de synthèse.
Les défis à relever
La transition vers des systèmes de production plus durables nécessite de relever plusieurs défis :
- Le développement de nouvelles variétés résistantes: La création de variétés résistantes est un processus long et coûteux.
- La formation des agriculteurs: Les agriculteurs doivent être formés aux nouvelles techniques de lutte et aux outils de diagnostic.
- La mise en place de réseaux de surveillance: Un réseau de surveillance efficace est indispensable pour détecter rapidement les foyers de maladies et mettre en œuvre les mesures de lutte adaptées.
- Le développement de marchés pour les produits issus de l’agriculture durable: Les consommateurs doivent être sensibilisés à l’importance de choisir des produits sains et respectueux de l’environnement.
La lutte contre les maladies des plantes est un enjeu complexe qui nécessite une approche multidisciplinaire. En combinant différentes stratégies, il est possible de réduire considérablement l’utilisation de produits phytosanitaires tout en assurant la protection des cultures. Les agriculteurs, les chercheurs, les politiques et les consommateurs ont un rôle essentiel à jouer dans cette transition vers une agriculture plus durable.
4. La valorisation des déchets organiques : transformer les déchets en ressources
La valorisation des déchets organiques est devenue un enjeu majeur de la gestion des déchets et de l’économie circulaire. Ces déchets, issus de l’agriculture, de l’industrie agroalimentaire, des ménages et des collectivités, représentent une ressource précieuse qui peut être transformée en énergie, en compost ou en d’autres produits.
Pourquoi valoriser les déchets organiques ?
- Réduire le volume des déchets enfouis: En valorisant les déchets organiques, on diminue la quantité de déchets envoyés en décharge, ce qui limite les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre.
- Produire de l’énergie renouvelable: Les déchets organiques peuvent être transformés en biogaz, une source d’énergie renouvelable qui peut être utilisée pour produire de l’électricité ou du chaleur.
- Améliorer la qualité des sols: Le compost obtenu à partir de déchets organiques est un excellent amendement organique qui améliore la structure et la fertilité des sols.
- Fermer les cycles de la matière: La valorisation des déchets organiques permet de boucler les cycles naturels en retournant les matières organiques au sol.
Les principales méthodes de valorisation
- Le compostage: C’est un processus biologique qui transforme les matières organiques en compost, un amendement organique riche en nutriments. Le compost peut être utilisé en agriculture, en horticulture ou en aménagement paysager.
- La méthanisation: Ce procédé consiste à transformer les matières organiques en biogaz dans un environnement sans oxygène. Le biogaz produit peut être utilisé pour produire de l’électricité ou de la chaleur, et le digeste (résidu de la méthanisation) peut être utilisé comme engrais.
- La digestion anaérobie: C’est un processus similaire à la méthanisation, mais qui se déroule à plus basse température. Il est souvent utilisé pour traiter les boues d’épuration.
Les avantages de la valorisation des déchets organiques
- Réduction de l’empreinte environnementale: La valorisation des déchets organiques contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à préserver les ressources naturelles et à protéger la biodiversité.
- Création d’emplois: Le développement de la valorisation des déchets organiques crée de nouveaux emplois dans les secteurs de la collecte, du traitement et de la valorisation.
- Développement de l’économie circulaire: La valorisation des déchets organiques s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, qui vise à minimiser la production de déchets et à maximiser la réutilisation des ressources.
Les défis à relever
- Le tri à la source: La réussite de la valorisation des déchets organiques passe par un tri rigoureux à la source pour éviter la contamination des matières organiques.
- La collecte sélective: Il est nécessaire de mettre en place des systèmes de collecte sélective adaptés pour les déchets organiques.
- Le traitement des bio-déchets: Les infrastructures de traitement des bio-déchets doivent être développées et modernisées.
- La sensibilisation du public: Il est essentiel de sensibiliser les citoyens à l’importance de trier leurs déchets et de valoriser les matières organiques.
La valorisation des déchets organiques est une solution durable pour gérer ces déchets et créer de la valeur ajoutée. En développant des infrastructures adaptées et en sensibilisant les acteurs, il est possible de transformer les déchets organiques en ressources précieuses pour l’agriculture, l’énergie et l’environnement.
Les étudiants Nzongo Jemima, Kabamba Yves, Mosa Julie, Lukanda Bertin, Meta Ornella, Malinga Wilene, Mbombo Honorine, Kalonji Steve, Kembuli Jacques et Ndjeni David ont ainsi démontré leur capacité à mener des recherches approfondies et à proposer des solutions concrètes aux défis environnementaux auxquels notre planète est confrontée.
Un jury d’experts pour évaluer les travaux
Sous la présidence du Jury CT. Hugues MASALA MABOLO, un ingénieur agronome spécialisé en Phytotechnie Master en Biotechnologie Végétale et Production des semences Doctorant en Sciences Politiques publiques Agricoles de l’Université de Kinshasa, est une figure incontournable de la Faculté d’Agronomie, Foresterie et Sciences de l’Environnement à l’Université Technologique Bel Campus
Et la coordination du Secrétaire du Jury CT. & Ingénieur Eric BOMBALA ILONGA incarne à merveille la figure du professionnel polyvalent, capable de concilier expertise technique et pédagogie.
Fort d’une solide expérience dans les domaines de l’ingénierie géomètre et de l’évaluation immobilière, il a naturellement trouvé sa place au sein de l’Université Technologique Bel Campus, un Jury composé d’experts a évalué les mémoires. Les étudiants ont été félicités pour la qualité de leurs travaux et pour leur capacité à s’exprimer en public.
La Fondation Bel Campus soutient l’avenir de l’environnement
La Fondation Bel Campus, fidèle à sa mission de promouvoir l’excellence académique et de soutenir les initiatives en faveur de l’environnement, a tenu à féliciter les lauréats. Elle rappelle par ailleurs que son programme de bourses, destiné à encourager les vocations dans le domaine de l’agriculture, de la forêt et de l’environnement, est toujours ouvert pour l’année académique 2024-2025.
Un avenir prometteur
Ces jeunes diplômés sont appelés à jouer un rôle clé dans la transition vers une agriculture plus durable et plus respectueuse de l’environnement. Leurs compétences et leur engagement sont des atouts précieux pour relever les défis de demain.
Mots-clés suggérés pour le référencement : Université Technologique Bel Campus, Faculté des Sciences Agronomiques, Environnement, soutenance de mémoire, étudiants, recherche, agriculture durable, environnement, bourse, Fondation Bel Campus.
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